Budget 2018 du Québec — Dépenses préélectorales

27 août 2018
Assemblee nationale du Québec.

 

Présenté le 27 mars 2018 avant les élections de cet automne, le dernier budget du gouvernement libéral espère inciter les électeurs à lui donner une autre majorité. Même s’il prévoit un équilibre budgétaire pour 2018-2019, il comprend des dépenses de 108,7 milliards de dollars, ce qui met fin à trois années d’excédent.

Les familles, les acheteurs d’une première maison et certains aînés ont été particulièrement ciblés par le budget de M. Leitão. Les acheteurs d’une première maison recevront désormais un crédit d’impôt pouvant s’élever à 750 dollars, et les familles bénéficieront d’un allégement plus important sur les frais de garde d’enfants, jusqu’à concurrence de 375 dollars par année. Dans l’ensemble, la réduction des impôts coûtera environ 800 millions de dollars.

Parmi les autres postes budgétaires importants, mentionnons une augmentation de 5 % des dépenses d’éducation et de 4,6 % des dépenses de santé, un investissement de 13,5 milliards de dollars dans le transport en commun et de 500 millions de dollars dans la justice (pour contribuer à réduire les retards dans le système judiciaire). Il consacre un milliard de dollars pour aider les médias avec la « transformation » numérique, ce qui comprend des subsides pour la presse écrite, la télévision et le cinéma. Pour ce qui est du développement économique, le budget réserve 2,2 milliards de dollars pour venir en aide aux petites et moyennes entreprises, au développement économique des régions et aux initiatives numériques.

En ce qui a trait aux aînés, le gouvernement a ciblé deux mesures principales qui coûteront 103 millions de dollars en tout, soit l’augmentation du crédit d’impôt remboursable pour les aidants naturels et pour les aînés qui font des dépenses pour rénover leurs maisons.

Le gouvernement élargit les exigences d’admissibilité pour les aidants naturels qui ne résident pas avec la personne qui a besoin de soins, donnant à ces « proches aidants » une allocation de jusqu’à 533 dollars par année. Il y aura aussi une réduction du nombre d’heures de soins requis pour être admissible à un crédit d’impôt pour la « relève bénévole », qui passe de 400 heures par année à 200 heures par année et une augmentation du crédit maximal à 750 dollars sur une échelle variable selon le nombre d’heures fournies.

Pour les aînés qui rénovent leur maison pour les aider à continuer à vivre de façon autonome, il y aura une réduction de la franchise annuelle de 500 dollars à 250 dollars, soit 20 % du montant supérieur à 250 dollars. Cela signifie que, par exemple, une personne qui paie 5 000 dollars pour l’achat et l’installation d’une baignoire de plain-pied recevra 950 dollars ou 50 dollars de plus, en raison de cette franchise inférieure. La liste d’articles admissible a été élargie, afin d’inclure les prothèses auditives, les systèmes d’avertissement pour les malentendants, les déambulateurs, les cannes et les fauteuils roulants non motorisés.

Dans l’ensemble, le budget a reçu des commentaires mitigés de la part des aînés et des défenseurs des aînés de la province. Tout en reconnaissant que certaines de ces mesures seraient utiles, on estimait que l’on pourrait faire plus. Même si les crédits d’impôt étaient les bienvenus, les augmentations étaient plutôt modestes et ne suffisaient pas à régler le problème plus vaste de la sécurité du revenu de retraite dans la province.

À l’approche des élections, les aînés se tourneront vers les partis du Québec pour déterminer l’ordre de priorité que les programmes électoraux accordent à leurs enjeux et à leurs préoccupations. En collaboration avec la FADOQ et quatre autres organisations, Retraités fédéraux lance un appel à l’action au sujet de 16 initiatives clés qui produiront des résultats pour les aînés du Québec. Pour en savoir plus, cliquez ici.