Alléger son nid

23 décembre 2020
Bernice et John Klassen.

Bernice et John Klassen ont quitté leur banlieue pour une copropriété de style maison de ville au centre-ville d'Ottawa. S'ils navaient pas de chalet, ils se passeraient aisément d'une voiture.
 

Lorsqu’il était propriétaire d’une maison de banlieue, John Klassen devait prendre sa voiture pour aller acheter un simple litre de lait. Plus maintenant, car en 2005, M. Klassen, ancien sous-ministre de ce qui est aujourd’hui Affaires mondiales Canada, et Bernice, son épouse et ancienne enseignante dans un collège, ont pris leur retraite. Aujourd’hui, le couple vit confortablement dans une copropriété de style maison de ville au centre-ville d’Ottawa, à proximité des commerces et des services.

« Nous vivons à 10 minutes du Centre national des Arts et à 20 minutes du marché By. Si nous n’avions pas de chalet, nous pourrions aisément nous passer d’une voiture », dit-il.

Les gens comme les Klassen qui, en 2004, ont troqué leur grande maison de banlieue pour une copropriété à multiples niveaux dans un quartier établi du centre-ville adorent la simplicité de leur nouvelle vie.

« L’heure de la retraite approchait, les enfants étaient partis et la maison prenait de l’âge, nécessitant des investissements importants », souligne M. Klassen. « [En déménageant], nous adoptions un nouveau style de vie. »
 

Introspection et planification

Opter pour vivre en copropriété n’est pas toujours un choix heureux. Certains acheteurs se retrouvent dans un édifice bruyant dont les unités sont utilisées en location de type Airbnb. Les conseils d’administration qui gèrent les copropriétés, et dont les gestionnaires sont élus par les propriétaires des logements pour assurer la bonne gestion de la copropriété, ne sont pas toujours à l’écoute des propriétaires. Parfois, les acheteurs réalisent tardivement qu’ils n’aiment pas être obligés de prendre l’ascenseur pour se rendre à l’extérieur, surtout en cette période de la COVID ou, encore, qu’ils n’ont pas le droit d’adopter un deuxième chien.

Dès lors, il est essentiel de faire des recherches avant de signer l’offre d’achat.

« Un édifice de copropriété est un quartier en soi », explique Doug Herbert, agent immobilier auprès de Royal LePage, à Ottawa. « Deux immeubles peuvent se trouver à un jet de pierre l’un de l’autre et représenter deux réalités totalement différentes. »

Si la plupart de ses clients qui font le saut vers la copropriété sont satisfaits, il reste que les acheteurs potentiels devraient non seulement vérifier l’état de santé du fonds de réserve de la société qui finance les réparations et les rénovations majeures de la copropriété, mais aussi prendre le temps de faire un peu d’introspection.

« Quoi qu’on en dise, il s’agit d’une transition majeure », enchaîne Doug Herbert. « Vous devez considérer vos habitudes, votre âge, votre style de vie, votre cercle d’amis. Le choix du quartier est très important.

Vous voudrez peut-être vous rapprocher de ces amis qui vivent à cinq minutes de marche et avec qui vous jouez au bridge le dimanche après-midi. »

Si l’on songe à une copropriété, il ne faut pas tarder, ajoute-t-il. Il a connu des situations où les propriétaires avaient tant repoussé la vente de leur maison unifamiliale que, au moment de déménager, ils n’étaient plus en mesure de s’adapter au changement. Au lieu de continuer à jouir de leur autonomie dans une copropriété, ils ont été contraints d’emménager dans une résidence pour aînés.
 

Dire adieu au fardeau de l’entretien

Pour leur part, Elida et Doug Raynor, qui sont membres de l’Association fédérale des retraités fédéraux, n’ont pas trop tardé. Au début 2020, le couple de retraités — elle travaillait dans une entreprise de conseil à l’emploi, il est ancien directeur régional de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (aujourd’hui SPAC) — a vendu sa grande maison unifamiliale et emménagé dans un logement de deux chambres à coucher dans une copropriété située en périphérie d’Okotoks, une localité au sud de Calgary.

« À deux, nous nous y perdions, c’était trop grand. Beaucoup trop contraignant », explique Mme Raynor, ajoutant que son mari n’était plus en mesure de faire les travaux d’entretien de la maison qu’il aimait tant, à cause de sa santé fragile.

Ils ont déboursé 265 000 $ pour leur unité dans un immeuble bas, ce qui dépasse juste un peu le prix moyen d’une copropriété dans ce secteur de sa liste parce que le conseil d’administration se réunissait trop peu souvent et que les frais de copropriété étaient immodérés.
 

Le spectre de passer à plus petit

Constatant qu’ils ne pourraient aménager la totalité de leur mobilier dans ce nouvel espace plus restreint, Elida Raynor a dessiné un plan à échelle de son futur logement, avant de choisir les meubles dont elle devait se départir. « Cela a très bien fonctionné et, en prime, nous avons même réussi à garder certaines choses. »

Niki Rapanos acquiesce; passer à plus petit requiert une solide planification. Elle est propriétaire de NKR Downsizing Solutions, à South Surrey, en Colombie- Britannique, l’une des nombreuses entreprises du genre au pays.

« Les gens ne réalisent pas qu’ils devront [se départir] de 25 à 50 % de leurs effets. Ce n’est jamais aussi spacieux qu’on se l’imagine. »

Voici les trois principaux conseils de Mme Rapanos au sujet de l’allègement :

  • Commencez le plus tôt possible. Même si vous n’envisagez qu’un déménagement dans un logement plus petit, planifiez le dès maintenant. 
  • Répartissez le travail en petits blocs, peut-être une heure par jour. 
  • Commencez modestement, peut-être un garde-robe. Cela permet d’«&nbap;habituer votre cerveau&nbap;» à faire le tri et à vous attaquer à des espaces plus importants. 

« Passer à plus petit signifie lâcher prise », rappelle Mme Rapanos. « Vos possessions sont l’expression de votre passé. Lorsque vous commencez à lâcher prise, vous vous en détachez et vous commencez à embrasser l’avenir. »
 

Ressources pour l’achat de copropriétés

Si vous êtes comme beaucoupd’entre nous, l’achat de votre dernière habitation remonte à plusieurs décennies. C’est pourquoi il est judicieux de faire des recherches non seulement sur l’achat d’une copropriété, mais aussi sur l’achat d’une habitation en général. Les ressources ci-dessous vous seront utiles dans les deux cas.

Société canadienne d'hypothèques et de logement

Gouvernment du Canada

CBC News (en anglais)
 

Prix d’une copropriété

Comme on peut s’en douter, le prix des appartements en copropriété, comme celui des autres logements, varie considérablement à l’échelle du pays.

En plus des différences régionales et locales traditionnelles, le marché immobilier canadien est actuellement en pleine mutation. De nombreux facteurs, allant de la disponibilité des logements à la pandémie, ont fait chuter les prix dans certains centres et monter en flèche dans d’autres. Et les experts ne s’entendent pas pour prédire si les prix vont augmenter ou diminuer au cours de l’année à venir.

On dispose généralement de chiffres fiables sur la revente, mais le prix des copropriétés à l’état neuf ne sont pas l’objet d’un suivi aussi attentif dans toutes les villes. De plus, certaines agences d’évaluation publient des chiffres mensuels, tandis que d’autres le font trimestriellement. Et certaines agences utilisent un prix médian, qui est le chiffre où la moitié des logements sont au-dessus et l’autre moitié en dessous. D’autres utilisent le prix moyen, qui est le prix de vente total divisé par le nombre de logements vendus. Nous n’avons pas fait de distinction entre les deux méthodes d’évaluation.

Compte tenu de ces mises en garde, voici un échantillon de ce que vous paieriez pour une copropriété en revente ou à l’état neuf dans différents centres à la fin de septembre 2020.

Agglomération de Vancouver

En revente 683 500 $
État neuf 935 766 $

Calgary

En revente 248 400 $
État neuf 422 127 $

Edmonton

En revente 229 172 $
État neuf 357 398 $

Regina

En revente 192 250 $

Winnipeg

En revente 239 534 $

Agglomération de Toronto

En revente 634 756 $
État neuf 994 400 $

Ottawa

En revente 373 565 $
État neuf 411 400 $

Montréal

En revente 392 250 $

Charlottetown

En revente 247 835 $

Agglomération de Moncton

En revente 200 300 $

Centre de Halifax

En revente 360 671 $

St. John’s

En revente 224 695 $

Sources : Association canadienne de l'immeuble, Altus Group, PMA Brethour Group (Ottawa), autres sources


À l’état neuf ou en revente

Vous avez décidé d’acheter une copropriété. Et vous vous demandez : à l’état neuf ou en revente? Il n’y a pas de réponse définitive, mais voici quelques pour et contre, pour chaque type. Mise en garde : qu’il s’agisse d’une copropriété à l’état neuf ou en revente, demandez à un avocat spécialiste de l’immobilier de revoir les documents de la copropriété avant la vente. Vous éviterez les surprises après la vente.

À l’état neuf

Pour    

  • Vous choisissez le revêtement de sol, le plan d’étage et les améliorations.
  • L’acompte est réparti sur plusieurs mois, ce qui vous permet d’économiser entre les paiements.
  • Un édifice neuf peut offrir de meilleurs aménagements, comme des terrasses sur le toit et des salles d’exercice.

Contre

  • Il faudra peut-être deux ans ou plus pour que le bâtiment soit prêt pour vous.
  • Vous pourriez devoir assumer des frais de clôture imprévus, comme un plan provincial de garantie des habitations neuves ou, selon le prix, la TVH.
  • Le projet pourrait être entièrement annulé à cause des conditions du marché ou d’un autre type. Vous récupérerez vos dépôts, mais vous n’aurez pas de copropriété.

En revente

Pour    

  • L’achat d’une copropriété en revente signifie que vous voyez exactement ce que vous obtenez, y compris l’espace et la vue.
  • Il n’y a pas ou peu d’attente pour emménager.
  • Construits avant la flambée des prix des terrains, les vieilles copropriétés sont souvent plus spacieuses et offrent plus d’espace de rangement.

Contre

  • La personnalisation se traduit souvent par des rénovations après la prise de possession.
  • Les garanties standard des habitations neuves peuvent avoir expiré.
  • Les frais de copropriété et les factures de services publics peuvent être plus élevés en raison d’un entretien plus important et d’une efficacité énergétique moindre.

 

Cet article a été publié dans le numéro de l'hiver 2020 de notre magazine interne, Sage. Maintenant que vous êtes ici, pourquoi ne pas télécharger le numéro complet et jeter un coup d’œil à nos anciens numéros aussi?

 

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