Message de Retraités fédéraux au Comité des anciens combattants : Il est temps d'avoir des résultats équitables pour les vétéran·e·s

21 avril 2022
Retraités fédéraux demandent des résultats équitables pour les vétéran·e·s.
Pour résoudre la question de l'équité des services et avantages offerts aux vétéran·e·s, des données et des rapports transparents s’imposent.
 

Le 29 mars, Jean-Guy Soulière, Anthony Pizzino et Sayward Montague, respectivement président, directeur général et directrice de la défense des intérêts de l’Association nationale des retraités fédéraux, ont été invités à comparaître devant le Comité permanent des anciens combattants (ACVA) de la Chambre des communes, pour lui faire part de leurs points de vue sur l’équité des services offerts aux vétéran·e·s.

L'étude vise à examiner l'inégalité de la prestation des services offerts par Anciens Combattants Canada aux anglophones et aux francophones, aux hommes et aux femmes et aux membres des groupes LGBTQ+. C’est un problème que le Bureau de l’ombudsman des vétérans avait déjà cerné dès 2018, dans son rapport Répondre aux attentes : Décisions opportunes et transparentes, qui a constaté des retards importants pour les demandes des vétéran·e·s francophones et femmes auprès du ministère.

« Un service équitable signifie une prestation de service équitable et des résultats équitables », a déclaré Mme Montague. « La prestation inégale des services ne concerne pas seulement la durée de l'arriéré de certaines demandes. Il faut également déterminer pourquoi ces demandes sont retardées ou en attente, cerner les différences et les résoudre, dans un souci d'équité. »

Discours d’ouverture du président de l'Association, Jean-Guy Soulière, et de la directrice de la défense des intérêts, Sayward Montague, au nom de Retraités fédéraux.
 

Retraités fédéraux a comparu devant le comité avec des recommandations en tête. Il faut des données ventilées par sexe, faisant l’objet de rapports plus fréquents et plus transparents sur les demandes et l'arriéré.

« Il est essentiel de disposer de données claires et de qualité », a déclaré Mme Montague. « Des données transparentes, claires et facilement accessibles peuvent contribuer à déterminer si d’autres facteurs influencent la question des temps d'attente. »

L'Association a soulevé la nécessité d'un examen systémique pour trouver les obstacles les plus importants au traitement équitable et aux résultats équitables, ainsi que la nécessité de se concentrer sur ce que signifie la prestation de services équitables pour les vétéran·e·s.

Pour les vétéranes, qui ont longtemps été sous-représentées et mal desservies au sein des Forces armées canadiennes et à Anciens Combattants Canada, des solutions de soutien direct s’imposent. L'Association a dit aux membres du comité que les éléments essentiels comprennent un numéro de téléphone sans frais pour parler au personnel, une voix par l'entremise de conseils consultatifs efficaces et habilités, un retour au Forum annuel des femmes vétérans qui avait été promis et un haut cadre habilité au sein d'Anciens Combattants Canada, pour leur servir de défenseur.

L'Association a suggéré que le ministère des Anciens Combattants revoie ses objectifs ministériels et mette sur pied un bureau de l'équité. Cette approche est notamment utilisée par le Département des Anciens combattants des États-Unis, qui présente aussi des rapports sur l'équité en matière de santé.

La recherche est un autre facteur important pour comprendre et traiter l'inégalité des services et des résultats. En ce qui concerne les femmes militaires et les vétéranes au Canada, il existe peu de recherches ou de données sur l'impact du service sur leur santé et leur bien-être, même si les femmes ont commencé à jouer un rôle opérationnel il y a plus de trente ans, en 1989. Ce manque de recherche pourrait entraîner des retards dans les services fournis à certain·e·s vétéran·e·s. Le problème était mentionné dans la lettre de la ministre de la Défense nationale, Anita Anand.

L’Association reconnaît que certains facteurs échappent au contrôle d'Anciens Combattants parce qu'ils se produisent en amont, pendant le service et à la libération. Cela donne de l’importance à la coordination interministérielle, ainsi que le dialogue avec les parties prenantes pour leur rendre compte de la façon dont la Défense nationale, les Forces armées canadiennes et Anciens Combattants Canada travaillent ensemble pour mieux comprendre les besoins des femmes en matière de santé clinique, professionnelle et de déploiement, et les conséquences pratiques de ces connaissances pour les vétéran·e·s.

« La prestation inégale des services et le manque d'équité sont des symptômes de préjugés institutionnels et structurels. Ils découlent d'une incapacité à répondre à la nature intersectionnelle complexe des êtres humains concernés », a souligné Mme Montague. « L'identité d'un vétéran ou d’une vétérane est pertinente pour les expériences vécues pendant le service, les maladies et les blessures liées au service, les résultats que cette personne est susceptible de connaître en raison du service, ainsi que les soins et le soutien pouvant être nécessaires. »