« Ce fut difficile »

25 mars 2024
Donald Howson, au centre, avec sa petite-fille, Joanna, son arrière-petite-fille, Nina, et son fils Geoff.
Donald Howson (au centre) est photographié ici avec sa petite-fille, Joanna, son arrière-petite-fille, Nina, et son fils, Geoff.
 

Geoff Howson fait le bilan des cinq années qui ont suivi l’accident vasculaire cérébral grave de son père et parle de comment il a composé avec son rôle de proche aidant pour son père. 

Geoff Howson estime avoir eu de la chance pendant qu’il a été le proche aidant de son père. Ce dernier, Donald, était aumônier et vétéran de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée. À l’âge de 98 ans, Donald a eu un accident vasculaire cérébral débilitant alors qu’il vivait encore dans sa propre maison. En raison du service militaire de son père, Geoff a pu obtenir de nombreux services qui ont permis à son père de rester chez lui jusqu’à l’âge de 101 ans.

« Mon père a eu un accident vasculaire cérébral très grave en 2013 », explique Geoff, prêtre anglican, qui travaillait alors à Peterborough, Ontario, où son père vivait également à cette époque. « Mon père ne connaissait pas tous les avantages qu’il pouvait obtenir en tant que vétéran. Vous devez défendre leurs droits, parce que beaucoup de gens comme lui n’ont aucune idée de ce à quoi ils sont admissibles. »

Il s’est avéré que Geoff a réussi à obtenir deux aides-soignants pour son père. C’est ce qui lui a permis à celui-ci, après six mois de réadaptation, de retourner chez lui où il est resté quelques années.

« Sans [Anciens Combattants Canada], il n’aurait pas pu rester chez lui aussi longtemps qu’il l’a fait », dit Geoff. « Et, lorsqu’il est allé dans un établissement de soins, Anciens Combattants m’a permis d’avoir un aide-soignant qui l’emmenait régulièrement chez lui pour voir ses amis. »

Ces amis ont également donné un coup de main à Geoff, en conduisant son père à des événements et en organisant une visite hebdomadaire.  

« Chaque semaine, ils se rassemblaient chez lui et organisaient quelque chose de spécial pour le major », explique Geoff. « Ils m’ont énormément aidé. »

Au cours de ces mêmes années, Geoff est devenu le coordonnateur des soins spirituels dans un établissement de soins de longue durée. Il a ainsi eu la chance de constater en personne comment les choses fonctionnaient dans ces milieux.

« C’est à ce moment que j’ai pris conscience que c’était un système fragile », explique Geoff, qui vit maintenant à Bocabec, au Nouveau-Brunswick, avec son épouse, Jan. « Cela m’a aussi montré que beaucoup de gens n’avaient pas les ressources auxquelles j’avais accès pour mon père. »

Après l’accident vasculaire cérébral, son père avait des problèmes de déglutition et devait marcher avec beaucoup de prudence, parce que son côté droit était paralysé par l’accident vasculaire cérébral et que la mobilité de ce côté n’était pas complètement revenue.

« Il devait toujours utiliser un déambulateur et il détestait cela, parce que c’était un homme très fier et têtu », explique Geoff. « C’est là une autre chose dont les proches aidants doivent tenir compte. Dans le cas de personnes qui ont été dynamiques et actives, et qui sont touchées par une affection débilitante, le proche aidant doit aussi répondre à leurs besoins psychologiques et émotionnels, et trouver des moyens de les aider à accepter ce qui les a frappés. »

Heureusement pour les Howson, on avait offert à Geoff un emploi dans la ville où son père avait pris sa retraite après avoir quitté l’armée. Même si Geoff ne s’attendait pas à retourner dans cette ville, il l’a fait.

Il se souvient de la difficulté de devenir mandataire pour son père après l’accident vasculaire cérébral et le moment où il a découvert que son père n’avait que 424 dollars à la banque.

« Ce fut dur », dit-il. « J’ai dû mettre de l’ordre dans ses finances. Au début, le plus difficile a été le besoin d’être ferme avec lui, de lui dire que ses finances étaient un gâchis et qu’il faudrait un certain temps pour les rétablir. »

Son père possédait deux maisons. Geoff a dû vider l’une d’entre elles.

« Je me suis épuisé, principalement parce qu’il aimait posséder les biens », explique Geoff, ajoutant qu’il a également vendu certains objets d’art et d’antiquité de son père, pour l’aider à payer ses soins. « J’ai aussi dû être ferme avec lui, pour me débarrasser des choses. À la fin, j’étais très fatigué. Mais je sais qu’il était reconnaissant que j’aie été là pour lui. »

À son avis, pour être un bon proche aidant, l’essentiel consiste à gérer vos propres vulnérabilités et les vulnérabilités de la personne dont vous prenez soin.

« L’autre chose qu’il faut leur donner, c’est une écoute vraiment active », dit-il.