Christina Hutchins parle de son rôle de directrice principale du nouveau Bureau de la condition féminine et des vétérans LGBTQ2

25 août 2020
Christina Hutchins.
Christina Hutchins, directrice principale du Bureau de la condition féminine et des vétérans LGBTQ2 à Anciens Combattants Canada, s’est jointe à l’équipe du RREV pour parler de ses plans pour son poste.
 

En juin 2020, le Réseau de recherche et d’engagement des vétéranes (RREV) a rencontré virtuellement Christina Hutchins, directrice principale du Bureau de la condition féminine et des vétérans LGBTQ2 à Anciens Combattants Canada (ACC), pour parler du développement de ce nouveau bureau crucial et de son mandat. La conversation a été animée par Sayward Montague, directrice de la défense des intérêts de l’Association nationale des retraités fédéraux et coprésidente du RREV. La transcription ci-dessous a été révisée pour des raisons de longueur, de style et de clarté.

 

Aujourd’hui, le RREV reçoit une invitée. Christina Hutchins est la directrice principale du Bureau de la condition féminine et des vétérans LGBTQ2 à ACC. Christina, nous savons que votre temps est limité aujourd’hui, alors commençons sans tarder. Tout d’abord, pourriez-vous nous parler de vous, de votre parcours et de ce qui vous a amenée à occuper ce rôle passionnant au sein d’ACC?

Certainement. Premièrement, merci de nous avoir invités, moi et Kaye Low, qui est un membre de mon personnel!

Je vais donc commencer par vous parler un peu de moi. Les gens qui me connaissent savent que je suis une vétérane qui compte 21 ans de service. J’ai commencé en 1987, sous le programme d’enrôlement direct en tant qu’officière. Ensuite, j’ai été formée comme officière de la logistique militaire, avec une spécialisation en finance. J’ai passé la plupart de ces 21 années à être mutée d’une base militaire typique à une autre, comme Gagetown et Petawawa. J’ai aussi passé un certain temps à Kingston et à Toronto, au Collège de commandement et d’état-major de l’Armée canadienne et, plus tard, au Collège d’état-major et de commandement des Forces canadiennes. J’ai également passé du temps aux États-Unis, à Washington, puis je suis revenue au Canada pour des études de cycle supérieur parrainées à London, en Ontario, à l’École des études commerciales Ivey, avant de m’installer à Ottawa, au quartier général de la défense nationale (QGDN).

J’ai pris ma retraite en 2008 et je suis entrée dans la fonction publique grâce à un programme de stages pour cadres, du nom de Programme cours et affectations de perfectionnement. J’ai fait mon premier mandat à la Défense nationale, puis je suis passée au Service correctionnel du Canada en tant que directrice des finances pendant trois ans, avant de me joindre brièvement au Secrétariat du Conseil du Trésor. Ensuite, pour des raisons personnelles, j’ai été mutée au ministère des Anciens Combattants à Charlottetown à l’Île-du-Prince-Édouard en 2013, pour me rapprocher de ma famille.

Comme j’étais habituée à être mutée tous les trois ou quatre ans dans l’armée, un changement était largement venu en 2019. Ne sachant trop où j’aboutirais, j’ai décidé de prendre un congé et suis retournée aux études, à l’Université du Queensland à Brisbane, en Australie. J’y ai obtenu un certificat de cycle supérieur en études sur la paix et les conflits internationaux. Je pensais que la paix et la sécurité des femmes m’intéresseraient si je prenais une deuxième retraite, et que je pourrais faire du bénévolat dans ce domaine.

Et, au cours de ma carrière, j’ai réussi à trouver le temps d’épouser un adjudant de corps blindé et d’avoir deux enfants. Les deux ne sont plus des enfants, d’ailleurs, mais de jeunes adultes.
 

En 21 ans, vous avez dû être affectée à des missions remarquables et avoir relevé des défis. Quelles expériences vous ont le plus marquée?

Au début de ma carrière, j’ai été affectée au Régiment aéroporté de Petawawa en vue d’un entraînement de prédéploiement au Sahara occidental, mais j’ai finalement été sélectionnée pour faire partie du premier contingent canadien déployé dans l’ancienne République de Yougoslavie. J’étais donc à Petawawa, en train de m’entraîner pour un déploiement avec le Régiment aéroporté, puis on m’a soudainement choisie pour être envoyée à Lahr, en Allemagne, pour un mois d’entraînement avec le 4e Régiment d’appui du génie, sans connaître personne et en étant la seule femme officière sélectionnée pour un déploiement. J’ai passé six mois en Croatie dans un camp qui ne comptait que des hommes, à l’exception de quelques employées féminines recrutées localement (traductrices, femmes de ménage et personnel de cuisine).

À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de femmes officières, surtout dans les bases de l’armée, donc j’étais un peu habituée à être la seule. Je pensais qu’un déploiement de près de huit mois au total avec seulement des hommes ne présenterait pas de différence avec le fait d’être sur une base comptant surtout des hommes. Mais ce déploiement présentait un ensemble unique de défis et de possibilités.

Mon poste et mon affectation les plus passionnants ont probablement été au Service des opérations de déploiement au QGDN, où j’ai passé trois ans à voyager dans des endroits où nous avions des troupes déployées en Amérique du Nord, comme aux Territoires du Nord-Ouest, au Colorado et à Washington, ou à l’étranger, comme sur le plateau du Golan, en Bosnie, en Croatie et en Afghanistan. J’y passais généralement une semaine ou deux, jusqu’à un mois dans certains cas, selon la raison pour laquelle j’étais là — cela pouvait être des inspections de contrôleurs de commandement, des visites d’assistance au personnel, des visites d’assistance technique, ou des commissions d’enquête plus officielles, ce genre de choses —, chacune représentant ses propres expériences uniques.

Ainsi, lorsque la possibilité de créer un bureau comme celui-ci s’est présentée en 2019, j’ai été à la fois surprise et enthousiaste. C’est une occasion vraiment unique. Comme je n’aurais jamais pensé avoir la chance de représenter des femmes vétéranes au cours de ma carrière dans la fonction publique, alors c’est un grand plaisir pour moi d’occuper ce poste.
 

Le Bureau de la condition féminine et des vétérans LGBTQ2 est une nouvelle section au sein d’ACC. Pouvez-vous nous dire comment le Bureau a évolué jusqu’à présent?

Le Bureau a donc été créé à la suite du premier Forum des femmes vétéranes organisé par ACC en mai 2019 à Charlottetown (à l’Î.-P.-É.). Malheureusement, j’étais encore aux études en Australie à cette époque, donc je n’ai pas pu participer au forum. Mais j’ai reçu un appel téléphonique du sous-ministre [Walt Natynczyk, général à la retraite] alors que j’étais encore en Australie, me disant qu’il voyait la nécessité pour Anciens Combattants Canada de se concentrer sur les besoins des femmes et des vétérans LGBTQ2 d’une nouvelle manière.

Lorsque je suis revenue à Charlottetown en juillet 2019, j’étais la première et la seule personne à faire partie du personnel du nouveau Bureau de la condition féminine et des vétérans LGBTQ2 — j’ai vraiment démarré à neuf!

En partant ainsi de la case zéro, on avait la chance de construire quelque chose à partir de la base. J’ai commencé par consulter le procès-verbal des décisions et par lire la documentation du Forum des femmes vétéranes, pour comprendre ce qu’on demandait au bureau.

Ensuite, j’ai commencé à vraiment m’informer sur le ministère, parce que j’avais été absente pendant six mois et que j’avais manqué quelques changements de ministres pendant cette période. Il fallait que je comprenne où en était le ministère.

Peu de temps après mon arrivée, un membre du personnel est revenu au ministère et m’a rejointe. Nous étions donc une équipe de deux personnes et nous avons commencé un exercice préliminaire d’évaluation au sein du ministère des Anciens Combattants pour comprendre ce qui se passait, puis auprès d’autres ministères pour voir ce qu’on pouvait faire d’autre en matière de soutien aux vétérans femmes et LGBTQ2. Il s’agissait en fait de nous concentrer sur ce que nous pouvions faire dans cet espace.

Pour moi, il était clair qu’il fallait s’attaquer au type de problèmes et de défis systémiques qui pouvaient contribuer aux inégalités en matière d’accès, de prestations de traitement et, éventuellement, de résultats pour les femmes et les autres groupes marginalisés.

En même temps, des travaux ambitieux étaient en cours pour déterminer comment intégrer l’analyse comparative entre les sexes plus (ou ACS+) dans le travail du ministère. L’ACS+ était l’orientation politique soutenant de nouvelles initiatives comme des services d’intégration du sexe/genre applicables dans l’ensemble du gouvernement du Canada. Et, alors que nous nous efforcions de nous familiariser avec notre nouveau rôle au sein du ministère des Anciens Combattants, nous avons constaté que de plus en plus de tâches nous étaient réservées, également pour soutenir le ministère dans le domaine de l’ACS+.
 

Pouvez-vous nous parler un peu du mandat et du rôle de votre nouveau bureau?

Le mandat du Bureau de la condition féminine et des vétérans LGBTQ2 a été clairement défini par le ministre [Lawence MacAulay] en mars 2020. L’objectif ou le mandat émanant du ministre MacAulay est de déterminer et de s’attaquer aux défis et expériences uniques que les vétérans femmes et LGBTQ2 et leurs familles vivent. Nous travaillerons en vue d’un traitement et de services équitables pour tous les vétérans, indépendamment de leur sexe biologique, de leur identité sexuelle ou de genre, de leur orientation sexuelle ou de tout autre facteur identitaire.

Même si le bureau porte le nom de Bureau de la condition féminine et des vétérans LGBTQ2, nous accordons une grande importance à l’intersectionnalité. Nous essayons de nous attaquer aux problèmes systémiques qui empêchent tous les groupes de vétérans d’avoir un accès équitable, des prestations de traitement et des résultats basés sur les programmes et les services que nous avons à offrir, que ces problèmes soient attribuables à des lacunes à déterminer ou à des défis inhérents à nos politiques, à nos processus de décision ou à nos instruments.

Une grande partie de notre travail repose, à l’origine, sur la législation qui existait pour répondre aux besoins des vétérans traditionnels des guerres mondiales, qui étaient et sont généralement des hommes. Avec l’arrivée d’un plus grand nombre de femmes au sein des Forces armées canadiennes et l’augmentation du nombre de femmes dans la population des vétérans, nous réalisons qu’il est nécessaire de nous moderniser et d’adopter cette approche délibérée, je pense, pour intégrer tous les aspects de l’intersectionnalité dans tout ce que nous faisons, depuis le tout début avec la recherche et la collecte de données nécessaires, jusqu’à l’exploitation de preuves provenant d’autres sources, y compris les perspectives internationales sur l’élaboration des politiques et la conception et la mise en œuvre des programmes.

Une énorme quantité de travail nous attend, et nous allons nous retrousser les manches.
 

C’est ambitieux, passionnant et des plus nécessaires. Pouvez-vous nous dire comment le nouveau Bureau de la condition féminine et des vétérans LGBTQ2 « s’inscrit » dans la structure du ministère des Anciens Combattants?

Notre bureau a été créé pour travailler horizontalement à l’échelle du ministère. Nous ne disposons pas du pouvoir fonctionnel nécessaire pour rédiger de nouvelles politiques ou mettre sur pied de nouveaux programmes, mais notre rôle est d’influencer le travail qui se fait au sein du ministère. Je relève directement du sous-ministre adjoint chargé de la politique stratégique et de la commémoration. Au départ, nous avons été autorisés à obtenir jusqu’à cinq postes spécialisés, dont moi-même en tant que directrice principale.

Je considère le Bureau de la condition féminine et des vétérans LGBTQ2 comme faisant partie de ce pont ou de cette zone intermédiaire entre les parties prenantes et les vétérans ayant une expérience vécue, et le ministère. Nous sommes là pour comprendre leurs problèmes, leurs défis et leurs préoccupations, et pour les ramener au sein du ministère où nous pouvons aider nos collègues à tenir ces conversations, à poser des questions difficiles, à pousser un peu la réflexion au sein du ministère pour dire : « Avez-vous examiné toutes les facettes multidimensionnelles de ce que vous proposez? Cela produit-il un impact différent ou disproportionné sur certains groupes? Le public visé est-il atteint? Cela a-t-il l’effet judicieux voulu sur les personnes visées?

Ces dialogues ont lieu actuellement dans tout le ministère, et nous essayons vraiment de nous impliquer à la base de toute nouvelle discussion. Si une nouvelle politique est élaborée ou si un nouveau programme est envisagé, nous voulons participer aux discussions dès le début plutôt qu’à la fin, ce qui signifie donc que l’intersectionnalité est appliquée au début du processus. L’application des optiques nécessaires au début du processus signifie qu’ACC sera en mesure de respecter pleinement les engagements du gouvernement du Canada à l’égard des principes de l’ACS+, ce qui se traduira par de meilleurs résultats pour les vétérans que nous servons à ACC.

Certaines femmes vétéranes se sont demandé pourquoi le nouveau bureau porte ce nom. Le bureau se concentre sur l’intersectionnalité et les facteurs qui conduisent à des résultats inéquitables, y compris pour les vétérans racialisés. Pensez-vous que le nom du bureau puisse être un obstacle au travail que vous prévoyez de faire en matière d’intersectionnalité? Un nom comme Bureau de l’équité ne serait-il pas plus judicieux?

Ce n’est pas la première fois que cette question se pose.

Je le répète, nous sommes partis de zéro et je pense que nous continuons d’évoluer au fur et à mesure. À nos débuts, alors que nous démarrions, j’avais indiqué que nous pourrions vouloir revoir le nom, une fois que nous serions sur des bases solides.

Nous voulons consolider certains éléments fondamentaux qui guideront notre travail, comme la première stratégie ACS+ et le document-cadre, qui ont été finalisés au début du mois d’avril et qui seront bientôt mis en place.

Nous avons également remanié les pages Web de notre bureau et fourni plus d’informations, pour situer le contexte de notre fonctionnement. Nous travaillons également à dresser un plan d’action, qui est en fait au centre de tout. Nous le basons sur notre premier exercice d’évaluation et sur une recherche documentaire, et il examine les domaines où des changements sont nécessaires. Ce plan guidera nos efforts, nos objectifs à court, moyen et long terme, et la manière dont notre bureau s’alignera sur le travail déjà en cours en fonction des priorités du gouvernement et des ministères. Nous devons également réfléchir à la manière dont nous allons tirer parti du travail des parties prenantes et des partenaires, et faire en sorte que ce travail influence et intègre l’optique de l’ACS+ — qui comprend les principes du genre, de la diversité et de l’inclusion — dans les conversations plus ambitieuses, non pas de manière latérale, non pas après coup, mais vraiment en tant que partie intégrante de l’ensemble du cadre de discussion dans le travail que nous effectuons au ministère des Anciens Combattants.

Ce plan d’action est en cours de révision et il s’agit vraiment d’un plan d’action préliminaire. Pour nous, c’est un point de départ et nous savons que nous apprendrons au fur et à mesure, en nous appuyant sur l’expertise qui existe à l’intérieur et à l’extérieur du ministère pour nous attaquer aux problèmes clés et à ceux auxquels nous pouvons remédier. Il est plus facile de remédier à certains de ces problèmes. D’autres prendront plus de temps. Le ministère exerce un contrôle sur certains de ces problèmes, tandis que d’autres nécessiteront un partenariat avec d’autres ministères ou même en dehors du gouvernement pour vraiment faire une différence positive.

Mon objectif est de réunir ces éléments fondamentaux au cours de notre première année complète de fonctionnement. Et ensuite, nous pourrions revenir en arrière et repenser au nom du bureau, au besoin.

Par ailleurs, nous sommes toujours en train d’attribuer certaines des responsabilités clés comme l’ACS+, et cette année en sera une de transition et de formation. Je pense que notre bureau ne se limite pas à ce qui peut être perçu dans son seul nom. Nous ne nous concentrons pas seulement sur les vétérans femmes et LGBTQ2, mais plutôt sur les divers impacts de l’intersectionnalité qui peuvent conduire à des préjugés et à la discrimination de sous-groupes de vétérans sous-représentés. C’est vraiment cela que nous voulons corriger.
 

Le plan d’action inclut-il les expériences racialisées?

Oui, nous en parlons en termes très généraux. Lorsque nous avons fait notre exercice préliminaire d’évaluation, nous avons constaté que les obstacles et les défis sont amplifiés en fonction du nombre de couches différentes d’intersectionnalité que présentent les individus. Nous devons donc vraiment analyser cela, comprendre les différentes couches d’intersectionnalité et le type d’implications que chacune d’entre elles comporte, individuellement, en couches ou en impacts combinés.

L’un des défis que nous constatons est que nous ne réunissons pas nécessairement tous les éléments de données dont nous avons besoin pour faire une analyse rigoureuse. C’est pourquoi, dans notre plan d’action, nous avons mis l’accent sur la collecte, l’acquisition et l’utilisation des données.

Et en fait, je dirais même que la COVID-19 ne fait que souligner les lacunes ou les inégalités qui peuvent être présentes dans les données. Les données valables nous permettent de comprendre véritablement les différents segments de la population, la façon dont certains de ces segments sont touchés de manière disproportionnée, ainsi que si les programmes proposés atteignent ou non les populations ciblées et ont l’effet qu’ils sont censés avoir.

C’est une longue réponse, mais effectivement, nous nous sommes concentrés sur le sexe, l’identité de genre et l’expression sexuelle pour commencer, avec l’intention d’analyser les composantes intersectionnelles de l’ACS+ à mesure que nous avançons, de construire plus de données et la base de recherche dont nous avons besoin pour disposer des preuves nécessaires à guider ce que nous faisons.
 

En ce qui concerne la recherche, vous avez mentionné la nécessité de disposer de données et de recherches valables. Nous savons qu’un grand nombre de lacunes et de facteurs n’ont tout simplement pas été étudiés ou suivis de manière adéquate pour les femmes vétéranes. Comment le ministère des Anciens Combattants gère-t-il les lacunes de la recherche sur les femmes vétéranes? Votre bureau effectue-t-il ces recherches ou travaillez-vous avec des collègues d’Anciens Combattants pour veiller à ce qu’on accorde la priorité à ces recherches et à ce qu’on les réalise?

Notre bureau ne fait pas de recherche en soi, mais nous avons une direction de recherche au sein de notre propre division de la politique stratégique et de la commémoration. Nous discutons avec ces collègues pour réfléchir à des recherches qui pourraient soutenir les objectifs de l’ACS+ ou l’optique de l’intersectionnalité, ou qui donneraient les informations nécessaires pour nous permettre de soutenir les femmes et les membres de groupes marginalisés ou sous-représentés. Mon équipe travaille en étroite collaboration avec ces collègues, à l’aide de transferts et d’échanges de connaissances, afin de comprendre réellement ce qu’ils font et comment cela est utilisé pour concevoir de nouvelles politiques et de nouveaux programmes et services.

Il y a aussi le lien avec d’autres organisations comme l’ICRSMV, l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans. Nous travaillons également avec les Forces armées canadiennes et la Défense nationale et avons établi des liens avec nos homologues au sein de ces ministères, au sujet de l’ACS+. Nous voulons vraiment essayer de commencer à examiner les problèmes en amont, pour aider à mettre davantage l’accent sur la prévention et l’atténuation, en comprenant mieux les relations de cause à effet entre le service et les maladies et les blessures.

Répétons-le, cela donne une autre dimension à la manière dont nous réunissons les données, à la protection de la vie privée et aux réglementations relatives à l’utilisation de ces données, et aux personnes avec lesquelles nous pouvons partager ces données. Mais ce type de conversations a maintenant lieu.

Et je dirais qu’il est encore plus urgent d’obtenir de bonnes données en raison de l’évolution de la COVID-19, de vraiment comprendre quelles données existent et ce qui empêche les personnes qui en ont besoin pour le bien, le bien commun, d’y accéder. Par exemple, le gouvernement du Canada vient de publier des outils pour aider les ministères à mettre en œuvre l’ACS+ avec des questions supplémentaires sur la COVID-19, comme « Comment appliquer l’optique de l’ACS+ dans un environnement dominé par la COVID-19 ou pandémique? Donc, encore une fois, beaucoup plus de conversations, beaucoup plus de personnes engagées et beaucoup plus d’intérêt et, certainement, de nouvelles situations, qui mettent en évidence l’importance, la signification et la valeur d’une bonne ACS+.
 

Merci de nous avoir fait part de tout cela, Christina! Je pense que notre discussion d’aujourd’hui nous a montré qu’une demi-heure peut passer très, très vite. Si vous êtes ouverte à cette idée, et si nous n’avons pas été trop durs avec vous avec certaines de nos questions, il serait formidable que vous repreniez contact avec le RREV dans quelques mois pour parler des progrès et des étapes que vous avez franchies, ainsi que de la forme que le succès commence à prendre pour vous.

Oui, je suis ouverte à cela. Trente minutes, ça passe vite et je parle vite. Je serais très heureuse de poursuivre la conversation, et je serais heureuse de me mettre en rapport avec les membres du RREV s’il y a des questions spécifiques ou si quelqu’un veut dialoguer sur des questions systémiques ou sur la recherche en particulier, si c’est votre domaine d’intérêt.

Super. Les coprésidentes du RREV (la Dre Karen Breeck, la professeure Maya Eichler ou moi-même) peuvent faciliter les communications avec Christina et son équipe. Christina, je pense que chacune des questions ou des domaines sur lesquels nous voulions nous concentrer auraient bien pu faire l’objet d’une demi-heure de discussion à eux seuls! Nous sommes très heureux d’avoir eu cette vue d’ensemble sur le Bureau de la condition féminine et des vétérans LGBTQ2 à Anciens Combattants Canada (ACC). Je pense que c’est le début de nombreuses autres conversations. Cela dit, c’est tout pour aujourd’hui!

Très bien. Merci beaucoup d’avoir eu cette discussion avec moi.